lundi 10 décembre 2012

Adaptations à gogo

C'est un post que j'avais publié sur le site de la bibliothèque début décembre 2012. Je le déplace ici...

C’est la quinzaine des adaptations sur les écrans français...

...avec plusieurs adaptations d'œuvres majeures de la littérature qui sortent en salles en ce moment : Anna Karénine de Joe Wright d’après Léon Tolstoï, Ernest et Célestine d’après Gabrielle Vincent et bien sûr Le Hobbit, un voyage inattendu d’après JRR Tolkien.

Alors, on ne les a pas encore tous vus, forcément, vu que seule Anna a percé sur les écrans (sortie le 5 décembre) : les deux autres seront projetés officiellement dès demain 12 décembre...

Anna Karénine de Joe Wright

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Russie, 1874. La belle Anna Karenine est l’épouse d’un haut fonctionnaire du gouvernement à qui elle a donné un fils. Au secours de son frère Stiva qui a trompé son épouse Dolly, Anna se rend à Moscou où elle fait la connaissance d’Alexis Vronski, charmant officier de cavalerie. L’attirance entre eux est immédiate. Leur liaison va scandaliser l’aristocratie locale et entrainer Anna sur un chemin dont elle ne pourra plus revenir...

Que dire d'Anna ? Que c'est une adaptation unique, qui pourra tout à fait ravir les uns mais dérouter les autres (les personnages évoluent dans un décor de théâtre). La mise en scène est assez étourdissante (et peu facilement en fatiguer plus d'un) et les héros naviguent d'un décor à l'autre : une porte ouverte, une lumière qui disparaît et d'un seul coup, on quitte un restaurant pour basculer dans un tout autre lieu. C'est assez gonflé, c'est visuellement magnifique, c'est très romanesque et l'interprétation est plutôt virtuose : Keira Knightley et Jude Law sont vraiment fabuleux dans les rôles d'Anna et de Karénine. Et puis ils sont entourés d'une pléïade de merveilleux acteurs (comme seuls la Grande Bretagne sait en faire !) : Matthew MacFadyen, Kelly MacDonald, Ruth Wilson, Emily Watson, Olivia Williams, Michelle Dockery... Exception faite de Aaron Taylor-Johnson qui interprête Vronski et qui n'est vraiment pas convaincant, les autres comédiens sont parfaits. A vous de voir si vous entrez dans le monde (un peu kitsch) de Joe Wright !



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Ernest et Célestine de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier

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Dans le monde conventionnel des ours, il est mal vu de se lier d’amitié avec une souris. Et pourtant, Ernest, gros ours marginal, clown et musicien, va accueillir chez lui la petite Célestine, une orpheline qui a fui le monde souterrain des rongeurs. Ces deux solitaires vont se soutenir et se réconforter, et bousculer ainsi l’ordre établi.


Un bien bel ouvrage ! Je suis allée voir Ernest et Célestine avec mes enfants et nous avons tous les trois adoré cette merveille d'animation ! C'est tendre, c'est beau, c'est espiègle. Les auteurs (dont Daniel Pennac à l'adaptation des livres de Gabrielle Vincent) ont réussi à conserver un petit côté désuet tout en dynamisant la rencontre d'Ernest et de Célestine et leur histoire d'amitié. A voir en famille, vous ressortirez enchantés !  



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Le Hobbit : un voyage inattendu de Peter Jackson

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Bilbo cherche à reprendre le Royaume perdu des Nains d'Erebor, conquis par le redoutable dragon Smaug. Alors qu'il croise par hasard la route du magicien Gandalf le Gris, Bilbo rejoint une bande de 13 nains dont le chef n'est autre que le légendaire guerrier Thorin Ecu-de-Chêne. Leur périple les conduit au coeur du Pays Sauvage, où ils devront affronter des Gobelins, des Orques, des Ouargues meurtriers, les Araignées géantes, des Métamorphes et des sorciers...

Et bien oui, c'est la peine d'en parler. Le film de Peter Jackson est un bonheur ! Comme pour sa trilogie précédente, Jackson installe ses personnages dans une nouvelle splendeur visuelle. Martin Freeman, qui interprète Bilbo, semble né pour évoluer dans l'univers de Tolkien, et Richard Armitage incarne le nain le plus séduisant de l'histoire du cinéma (après Peter Dinklage quand même, faut pas pousser). Une magnifique aventure, dont on a hâte de découvrir le second et le troisième volet ! Allez, ne boudez pas votre plaisir, be precious !




Anna Célestine Sacquet

lundi 3 décembre 2012

Entre nous, c'est fini

Entre nous, c’est fini

Ou encore : « mieux vaut que nos chemins se séparent ici » ; ou encore : « t’as un parachute ? Parce que j’te largue ». Au collège (à mon époque), la méthode rugby était en vogue : « t’aimes le rugby ? Parce que je te plaque ».

Bref, vous l’aurez compris, il est question de ruptures. Elles peuvent être de différente nature : douloureuses, colériques, exaspérantes, regrettables ou bénéfiques pour l’un et l’autre. Tout dépend…
Avec les séries tv, nous avons vécu de nombreuses passions. Oui mais voilà, il semblerait que les histoires d’amour finissent mal, du moins en général.

Erneste : Bah alors fiston, elles t’ont encore berné, c’est ça ?

Sol : Euh non tonton, c’est pas vraiment  cela, c’est un peu plus compliqué…

E. : Ouais c’est ça, elles t’ont berné, de toutes façons, c’est toutes les mêmes !

S. : Tu ne peux pas dire ça tonton, enfin !

E. : Ah ouais, t’as des exemples qui me prouveraient le contraire ?

Oui, tout à fait, parfois c’est moi qui ai rompu ! 

Sons of Anarchy : Et pourtant, c’était bien parti. On me parle d’une séries de bikers blancs tatoués jusqu’aux oreilles qui trafiquent des armes… mouais, ça me tente moyen. Mais j’y vais quand même. Et là, ô surprise, c’est pas mal du tout ! Certes, pas beaucoup de nuances dans le jeu des acteurs, mais le show est plutôt efficace et l’histoire de famille est bien agitée, comme j’aime. Mais, à partir de la saison 4 (et surtout de la 5), ça se gâte : surenchère dans la violence –gratuite-, jeu pauvre des acteurs, vulgarité, peu d’innovation… Ce n’est tout simplement pas bon. J’arrête !

Dexter : Alors là, je vais déclencher les foudres des addicts, mais tant pis. Plutôt très agréablement surpris à la saison 1 (le héros est un sérial killer je le rappelle), très vite j’ai compris que je n’allais pas accrocher totalement à cette série : dès la saison 2, les mécanismes se répètent, le rythme se ralentit. Et même si le final de la saison 4 est exceptionnel, un épisode ne peut sauver la saison entière. Et puis le discours derrière tout ça est tout de même très limite. Je vous laisse juge. Moi j’arrête là.


Desperate housewives
 : Oui c’est drôle et on s’attache aux personnages. Mais quand même, ça devient lassant au bout de quelques saisons. Et puis Susan... si seulement Dexter pouvait la croiser. J'arrête.

Friday night lights : Très bonne série ado-adulte dans le sud des états-unis, autour d’un club de football américain. Beaucoup d’émotions, jolie mise en scène. Mais le discours puritain, le « si tu veux tu peux » américain m’a eu à la longue. Désolé, j’arrête.

Et la liste des déceptions (Flash Forward, Fringe) est longue. Pour n’en citer qu’une dernière, et de taille :

In treatment : 1ère saison absolument fantastique. Nous sommes dans le cabinet du psychanalyste Paul Weston (Gabriel Byrne) qui reçoit quatre patients dans la semaine et consulte son thérapeute le vendredi. Chaque épisode dure le temps d’une séance.
2ème saison : …. Je ne m’en souviens plus… la magie n’était plus là… j’ai dû quitter le cabinet de Paul, en claquant un peu la porte, quel dommage…


En Analyse - Saison 1 Part 1 - Trailer par waytoblue

E. : ah c’est bien fiston, j’suis fier de toi. C’est comme ça qu’il faut les traiter ! Y’a rien à faire, si tu t’imposes pas, elles vont te pourrir la vie ! et encore, j’suis gentil, j’me rappelle d’une bonne femme…

Non mais tonton, tu comprends pas, je parle de séries là. Le début, c’était un effet de style, c’était…

E. : Ouais ouais ouais, tu diras ce que tu voudras, tu t’es encore fait avoir comme un bleu, j’parie. Et t’oses pas le dire, c’est ça ?

Bon, laisse tomber tonton. Je vais parler maintenant de quelques séries qui m’ont abandonné. Et, comme diraient les Inconnus : « j’ai beau être matinal, j’ai mal ».

John Doe
C’est une série qui a été diffusée en 2003 sur M6. « Un homme se réveille sur une île, entièrement nu, et se rend compte qu'il a perdu la mémoire et qu'il voit en noir et blanc au lieu de voir en couleur. Il part à la recherche de son identité et s'aperçoit qu'il possède une culture générale très étendue… Il connaît en fait tout ce qui est humainement possible de connaître, sauf son passé, mais une mystérieuse organisation le surveille et le manipule ».



Alors oui, ok, ça fait déjà vu, mais à l’époque c’était pas mal ! J’avais même beaucoup aimé la saison 1. Malheureusement, pour cause de faible audience, le projet a été abandonné aux Etats-Unis. Résultat ? Eh bien M6, qui ne recule devant rien, avait annoncé aux téléspectateurs français (très nombreux) qu’un téléfilm était en cours de préparation pour clore la série, qui s’achevait sur un rebondissement énorme, d’ailleurs. Résultat ? Rien, nada, walou ! Et cela malgré les pétitions de nombreux téléspectateurs. On s’est bien fait avoir quoi…

E. : Et vous étiez plusieurs en plus ? Pfff…

Boss
Attention, grande série. Boss, c’est avant tout un pilote réalisé par Gus Van Sant, qui est également le producteur de cette série. Et même s’il ne réalise plus les épisodes suivants, sa marque sera toujours présente au fil des épisodes : je lisais une interview où Gus (ouais, je le connais un peu) disait qu’il avait laissé quelques consignes sur le plan de la mise en scène, à l’attention des autres réalisateurs. Et puis dans cette série, il y a Kane, l’effroyable Tom Kane interprété par Kelsey Grammer. Tout est plus ou moins centré autour de ce maire de Chicago, qui apprend dès le premier épisode qu’il est atteint d’un grave trouble neurologique : démence à corps de Lewy. Je vous laisse découvrir la suite, je m’en voudrais beaucoup de vous gâcher le plaisir de la découverte.



Par contre, sachez-le : pour cause de faible audience aux Etats-Unis (ils préfèrent regarder Dexter), la troisième saison prévue initialement ne verra pas le jour. Un téléfilm de deux heures serait à l’étude pour clore la série. Espérons qu'on ne nous balade pas encore une fois...

E. : Je me fais vraiment du souci pour toi fiston, tu sais


vendredi 23 novembre 2012

Dead man walking



Jeanine : Qu’est ce qui se passe ma Tartine ?

Tartine : J’en ai marre…

J : Oh ! De quoi ?

T : La 3e saison de The Walking Dead est aussi ennuyeuse que la 2e !

J : Ah bon ? Pourtant moi j’aime bien…

T : Mais tu aimes quoi dans la série ? 

J : Ben, euh… Je ne sais pas trop, j'aime bien… Qu’est ce qui te déplait à toi ?

T : Ben déjà, au départ tu as le comic book, qui est plutôt réussi. Donc il fallait être à la hauteur. Et je dois dire que le début de la série (le premier épisode) est très efficace. Franchement, ça démarre super bien (même s’ils n’inventent rien) !  

J : Ca c’est vrai ! Trop fort le début !

T : Oui, mais près, si on veut faire une série, faut assurer derrière. Et là, c’est la cata. Il ne se passe plus rien dès lors que le personnage principal (le shérif Rick Grimes) retrouve les siens. C’est mal écrit, c’est décousu, c’est long. Les personnages ne parviennent pas à exister et à se rendre attachants. Il y a un vrai problème d’écriture : tant au niveau de Rick et de ses copains qu’au niveau du scénario.

J : Mais il se passe plein de trucs !

T : Ah bon ? Où sont les rebondissements ? Par quoi est-on tenu en haleine ? Aucun chiffhanger, aucune surprise, aucun suspense. Juste un éternel recommencement : les survivants survivent jusqu’au moment où les zombies arrivent. Certains se font tuer, ils vont survivre ailleurs, les zombies arrivent et ainsi de suite ! Et c’est sans parler d’un manque flagrant de second degré. Tout est tellement sérieux !!!

J : Ben ils se font quand même dévorer par des zombies, ce n’est pas rigolo !

T : Oui, bon d’accord. Mais trop c’est trop ! Un peu d’humour, mince ! Sincèrement, je suis d’autant plus déçue par la série que j’en attendais beaucoup : Frank Darabont aux commandes (le réalisateur des Evadés, grand film, qui s’est fait virer par la production en début de saison 2), le sujet, l’adaptation du comic book… C’est assez dommage. Et alors la saison 2, quelqu’un à Hollywood devrait en détruire les bobines !! Certainement l’une des pires daubes de l’année télévisuelle ! C'est à se demander comment ils ont pu négocier une saison 3...

J : Je suis sûre que plein de gens ont aimé.

T : Il y en a certainement autant qui ont été très  déçus !

 


vendredi 9 novembre 2012

Upstairs downstairs

Tartine : La saison 3 de Downton Abbey vient de s'achever. Et j'ai la larme à l'oeil !

Jeanine : Pauvre Tartine !

T : Je ne sais plus quoi regarder maintenant. En tous cas d'aussi bien !

J : Je suis sûre que j'aimerais si j'avais vu (j'aime tout). C'est quoi ?

T : C'est l'histoire de la famille Crawley et de leurs domestiques, au début du 20e siècle en Angleterre. Tu sais comme j'aime tout ce qui se passe en Angleterre !

J : Oh ben oui, Tartine !

T : Donc, la saison 1 démarre le lendemain du naufrage du Titanic : la famille Crawley vient de perdre son héritier dans la catastrophe du Titanic : car les trois filles de Lord Grantham ne peuvent prétendre au titre, au domaine et à la fortune de la famille. Matthew Crawley est le nouveau successeur. Lointain cousin, il arrive à Downton Abbey sans en connaître les usages. Il y découvre un style de vie nouveau, avec des règles très codifiées qui régissent la vie entre aristocrates (upstairs) et serviteurs (downstairs)...

J : Tu en parles tellement bien Tartine !

T : Merci Jeanine.

J : Mais la série n'a pas été diffusée sur une chaîne de la TNT ?

T : Si, je ne sais plus laquelle. C'est vraiment une superbe série, une magnifique reconstitution, des personnages très attachants, très humains. Et une ambiance toute en délicatesse. Un épisode sitôt terminé donne envie de se plonger dans le suivant et dans son ambiance so british. On en apprend aussi beaucoup sur la société britannique du début du 20e : aristocratie en déclin, la nouvelle génération (incarnée par Matthew) qui veut faire évoluer Downton pour son bien...
La bonne nouvelle, c'est qu'une saison 4 est prévue !

J : Ah, et bien tu dois être contente !

T : Oui, mais il faut quand même attendre septembre prochain...
En attendant, je te propose de regarder les magnifiques trailers des 3 saisons !

J : Wééé !




jeudi 25 octobre 2012

Semaine du (mauvais) goût bis


Tartine : Jeanine, je trouve Sol un peu dur concernant Slumdog Millionaire. Sans être LE film de ma vie, j’ai bien aimé (et les acteurs, et le scénar, et la musique !). Bon, Le Discours d’un Roi, par contre, j’ai simplement trouvé le film sympathique mais anodin. De là à faire tout ce ramdam autour…

Jeanine : Moi j’aime tout.

T : Ben, pour continuer dans le mauvais goût, moi c’est vrai qu’il y a aussi des films primés qui m’ont barbée et même carrément exaspérée…

J : Allez, vas-y, je te dirais si j’ai pas aimé (mais comme j’aime tout)…

T : Alors il y a bien une Palme d’Or qui m’a fait l’effet d’un somnifère : Fahrenheit 9/11 de Michael Moore en 2004. Quel truc interminable, lourd et prétentieux. Et pas subtil pour deux sous. Comment Quentin Tarantino a-t-il pu décerner la récompense suprême du 7e art à ce documentaire qui n’a rien de cinématographique ?  Déjà que Michael Moore avait pris la grosse tête avant, ça n’a pas du s’arranger depuis…

J : Ben…

T : De même, je n’ai toujours pas compris l’intérêt que tout le monde a pu trouver à Chicago de Rob Marshall (qui n’est pas un réalisateur, juste un « faiseur ») : 6 Oscars et 3 Golden Globes quand même. Les acteurs sont translucides (Renée Zellweger, Catherine Zeta Jones et Richard Gere), les chansons insupportables et horripilantes, les images moches, l’histoire sirupeuse. La totale. C’est une comédie musicale triomphe de Broadway, ok, mais ce n’est pas pour ça que c’est digeste. Fallait-il nous faire subir le film ?

J : Euh…

T : J’ai aussi détesté Le Pianiste de Roman Polanski (2003), Palme d’Or, 7 César dont meilleur film, 3 Oscars dont meilleur acteur (Adrien Brody) et meilleur réalisateur, BAFTA du meilleur film et j’en passe : alors bon, c'est bien politiquement correct mais quelle déprime ! Quelle sécheresse... Et quel manque de personnalité de la part de Polanski…

J : Quand même…

 
T : Et pour finir, une œuvre très récente : La Couleur des Sentiments de Tate Taylor, sorti l’année dernière : nominé aux Oscars du meilleur film, de la meilleure actrice, du meilleur second rôle féminin (remporté), nominé aussi pour 3 Golden Globes et 4 British Academy Awards  : d’une niaiserie sans nom, encore un film où on voit un Blanc aller sauver les Noirs. Ras le bol de ce genre de discours. Pour le coup, ça je trouve que c’est de très mauvais goût…

T'en penses quoi Jeanine ?

lundi 8 octobre 2012

La semaine du (mauvais) goût









J: Bonjour Sol.
S: Bonjour
Il paraît que c’est bientôt la semaine du goût.
Ah ouais ? Du bon ou du mauvais ?
Pardon ?
La semaine du bon ou du mauvais goût ?
Et bien je ne sais pas.
Du mauvais goût ça serait sympa. Puisqu’on est sur un blog ciné, on pourrait parler du mauvais goût de certains jurys dans certains festivals par exemple ?
Ah oui, tiens, c'est une bonne idée.
Eh bien allons-y Jeanine. Ca tombe bien, je pensais à deux films justement.


Slum dog Millionnaire
8 statuettes dont l’oscar du meilleur film 2009. Pas mal hein ? Et pourtant. Dans mon souvenir, car cela fait déjà 3 ans (une éternité), le montage du film m’avait épuisé. Séquences rapides sur fond de musique inaudible. C’est simple, on dirait un clip, de bout en bout. Histoire simpliste, mièvre, je ne retiens que la vulgarité de la photo, une image de l’Inde haute en couleurs artificielles. Voili voilou, ma ptite Jeanine.



Et bien dis donc, tu n’y vas pas avec le dos de la cuillère. Tu ne serais pas un petit peu aigri ces temps-ci ?


Non, pas plus que ça. Deuxième film : Le discours d’un roi.

4 statuettes dont l’oscar du meilleur film 2011. Comme le 1er, tout est calibré pour faire pleurer dans les chaumières. L’histoire n’est pas invraisemblable cette fois, puisque c’est inspiré d’un fait réel qui aurait pu, je dis bien qui aurait pu, faire un bon film. Malheureusement ce n’est pas le cas. Tout y est trop académique, de la mise en scène au jeu des acteurs. Tout y est attendu, souligné. La musique vous dit quand rire et quand pleurer. Sympa, non ?

Tu ne serais pas un peu ironique là ? Tu as toujours été un peu taquin, il faut dire. J’ai plutôt bien aimé ces deux films, quant à moi. Je les ai même beaucoup aimé. Et je ne pense pas avoir mauvais goût.
Petit con, va.

vendredi 14 septembre 2012

Bonnes critiques = succès?

Salut Sol, j'ai une question qui m'est venue en tête ce matin, en me rasant : est-il possible qu'un film qui récolte de supers critiques ne récolte pas un rond ou presque?
                                                              
Eh oui, ma petite Lucette. Les exemples sont nombreux, mais je vais me concentrer sur 2 films, sortis en 2010 et 2011, qui n’ont pas eu le succès qu’ils méritent (106 000 spectacteurs en France pour l'un et 187 000 pour l'autre).

Oh non, c'est pas juste

C’est pourquoi je me propose de contribuer à réparer cette injustice, rien de moins, grâce à ce post qui, je l’espère, sera le début d’une contamination joyeuse et planétaire.

Animal Kingdom

Je vais faire du copier-coller pour le résumé, désolé, mais je ne suis vraiment pas doué pour cela :« Une rue anonyme dans la banlieue de Melbourne. C’est là que vit la famille Cody. Profession : criminels. L’irruption parmi eux de Joshua, un neveu éloigné, offre à la police le moyen de les infiltrer. Il ne reste plus à Joshua qu’à choisir son camp... ».

Et alors, ça donne quoi?

C’est le premier film du réalisateur australien David Michôd. Quand on pense à la mise en scène, brillante, on est en droit de placer en lui de grands espoirs.  On a déjà un début d’explication au manque d’affluence : premier film donc, pas d’acteurs « bankable », sujet mille fois traité… Et pourtant. Film noir, violent et saisissant, AK témoigne d’une qualité rare pour ce genre : la distance. Loin des effets esthétisants qu’on a pu reprocher à Scorsese ou Tarantino, la violence est ici froide et crûe, parfois vue de loin, mais toujours traitée au plus près des sens. Aucune glorification. Le rythme est savamment entretenu, entre pauses et accélérations brutales.


Parmi les acteurs, tous très justes, se démarque la troublante Jacki Weaver. Elle joue la mère des gangsters, protectrice, inquiétante, manipulatrice, placée au centre de la famille et de ses affaires. Si l’on ajoute à tout cela une fin choc, on détient alors manifestement l'un des meilleurs films de l’année 2010, qu’il serait dommage de rater encore une fois, pour sa sortie en dvd.



Take Shelter

Curtis LaForche mène une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d'une tornade l'obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit…

Ben dis donc, ça a l'air bizarre ton truc...


Deuxième film du réalisateur américain Jeff Nichols, Take shelter ne correspond pas à un genre particulier. Loin des rituels du film paranoïaque, TS propose, à travers les yeux du personnage principal, la chronique d’une famille de l’Amérique profonde. Les rapports des différents membres sont traités avec minutie, dans une temporalité lente, propice à la contemplation du cadre apparemment calme de la région. Comme dans le genre littéraire du fantastique, le surnaturel, l’inconnu, l’étrangeté va surgir soudainement, et prendre ici de plus en plus de place au fil des crises de Curtis. On navigue constamment entre deux mondes, qui s’entrecroisent : l'un qui semble réel, non dépourvu d’angoisses diffuses mais calme, où presque rien ne semble arriver et l’autre monde,qui envahit peu à peu le quotidien, où la peur est omniprésente, où les choses se passent enfin, de manière soudaine.

Curtis vit ces deux mondes où il se débat, où il se perd.


C'est bien ce que je disais, c'est bizarre mais t'aimes bien au final... (t'es un peu bizarre de toutes façons, toi)

Oui, j’ai beaucoup aimé ce film pour la beauté de ses plans, l’intelligence du cadre et du rythme. Son autre point fort tient dans l’ambiguïté concernant les visions de Curtis, et dans la liberté qu’elle donne au spectateur. Je suis un peu plus réservé sur la fin du film, qui… 

Ah non, chuut !

Ok. Ah oui, j’oubliais : le couple d’acteurs principaux est très bon  (Jessica Chastain et Michael Shannon, qu’on a pu déjà remarquer notamment dans Noces rebelles et  la série Boardwalk Empire)

jeudi 19 juillet 2012

Hit and miss

Sol : Votre attention s'il vous plait, OVNI en vue

Je vais essayer de faire bref (c'est à la mode) : Hit and Miss est une série anglaise avec Chloë Sevigny -extraordinaire, comme d'hab'- qui joue le rôle d'un transexuel tueur à gage et papa/maman à la fois.
Ajoutés à cela :
-> le cadre : une campagne anglaise sous un ciel gris
-> l'ambiance : réaliste, proche des films sociaux britanniques
et vous obtiendrez quelque chose qui avait tout pour que ça ne fonctionne pas, qui pourtant fonctionne, et même plus...

Tartine : Chloë fait un carnage

Pour (brièvement) continuer : superbe série, magnifiquement filmée par la réalisatrice Hettie McDonald (qui avait fait le très joli Beautiful thing dans les années 1990) avec la bluffante Chloë Sevigny.  
Hit and Miss nous plonge au cœur d'une Angleterre sombre, dans une famille blessée. Une série haut de gamme, aussi forte que n'importe grand film social britannique. C'est fin, c'est troublant et c'est brillant. A ne pas manquer !!!


Mamoon : oui... mais 

Je suis un peu plus partagée sur la performance de Chloë Sevigny que je ne trouve pas très convaincante dans son personnage de transsexuel. En fait, j'ai vraiment l'impression de revoir l'actrice de Big love rejouant une femme secrète et s'exprimant de façon quasi monosyllabique.

Ce que je préfère dans la série Hit and Miss est l'alternance de plans larges sur la lande balayée par un vent implacable et de plans rapprochés sur les visages, notamment ceux des deux jeunes enfants, Leonie et Ryan, souvent réfugiés dans leur monde intérieur. J'ajoute à cela une intrigue originale rythmée par une excellente bande son. En conclusion, une très bonne série anglaise dont j'attends la deuxième saison avec impatience.


Deux liens en résonance avec la thématique de la transsexualité : l'actualité cinématographique de la semaine avec la sortie du très attendu Laurence Anyways de Xavier Dolan et un jeu video bluffant Dys4ia, récit autobiographique d'une expérience sur la thérapie hormonale d'une personne désirant changer de sexe. Ce jeu est disponible gratuitement sur Newgrounds. Pour jouer : utilisez les flèches directionnelles de votre clavier et cliquez là http://www.auntiepixelante.com/?p=1515.

Quand on vous annonçait la présence d'OVNI, on ne vous mentait pas !