samedi 7 novembre 2015

Pablo


Si j’étais un publicitaire, un communiquant, je serai sans doute le plus nul. La preuve : je vais parler (en retard) d’une série dont tout le monde a déjà parlé. Eh bien oui, j’assume, car lorsque j’en ai parlé autour de moi, mystère : personne ne connaissait ou presque. D’où mon intention de réparer cela et ainsi de sauver le monde.

Oncle Erneste : qu’est-ce tu racontes ?

Sol : Tonton, je vais parler d’un personnage haut en couleur : Pablo Escobar.

Oncle Erneste : oui ben on connaît t’es gentil.


Sol : On le connaît de nom, certes, mais on ne connaît pas tous les détails de sa vie rocambolesque, qui est le sujet principal de la série Narcos, dont la première saison a été livrée par Netflix fin août de cette année 2015.

Oncle Erneste : je préfère les histoires de tonton Luigi.

Sol : Moi aussi je les aime ces histoires, mais c’est différent c’est tout.

Oncle Erneste : Ouais, les chicanos ont aucune morale alors que les ritals eux, ils ont un code de l’honneur au moins.

Sol : Si on passe au-dessus de tes appellations douteuses, je dirai que ce n’est pas aussi simple. Parlons plutôt de fiction, de Narcos.


J’y suis tout d’abord allé un peu à reculons. Encore une histoire de narco trafiquants, encore de la testostérone et de la violence gratuite en prévision. Le début de la série ne m’a pas tout de suite fait mentir : classicisme dans la mise en scène, la voix off du narrateur (un agent de la DEA) qui nous prend par la main, des petites phrases typiques des films d’action américains, pour attirer le spectateur dans son point de vue.
Et puis, après quelques minutes on est pris. Lorsque l’on s’en rend compte il est déjà tard, l’épisode 1 est fini, on veut voir le 2.


L’écriture, le rythme y sont pour beaucoup : les répliques fusent, l’histoire avance très vite, le décor est planté, les enjeux sont connus dès les premières images. Rien de révolutionnaire dans tout cela, mais une formidable efficacité.



Ce qui m’a le + conquis, c’est la présence des images d’archives. Dès le début de la série, la voix off nous indique : « ce n’est pas un hasard si le réalisme magique a été inventé en Colombie ». C’est exactement ce que l’on ressent en regardant les épisodes défiler. Si l’on était pas sûr que le récit est tiré de faits réels, on se dirait toutes les 3 minutes que non, là c’est pas possible, c’est trop gros. Et pourtant, aussi étrange et effrayant que cela puisse paraître, tout est vrai.


Pablo Escobar, ce monsieur qui fait plus vieux que son âge, aux allures de beauf mal fagoté, reste le plus grand trafiquant au monde, le génie du crime mégalomane et fou qui a construit sa propre légende. Aujourd’hui encore, des portraits du criminel ornent certains salons colombiens, et de nombreux t-shirt portent son effigie.


Je n’en dirai pas +, car je risquerai de trop en dévoiler. Je vous conseillerai simplement de ne pas consulter sa page wikipedia si vous ne connaissez pas la vie de ce personnage « bigger than life » comme disent les américains, et de vous laisser emporter par cette œuvre somme toute assez classique sur la forme, mais sidérante par son contenu.

Oncle Erneste : j’préfère Don Corleone.