jeudi 25 avril 2013

Dans la vie, il y a trois catégories de films

Sol : Aujourd’hui on peut regarder Bergman et Bruce Willis, Homer Simpson et Haneke, Top chef et Tarkovski.

Et on aurait tort de s’en priver. Loin de moi l’idée de tout mettre sur le même plan, loin de moi. Mais, et cela ne concerne que moi, je serais bien incapable de visionner l’intégrale de Lars Von Trier chaque soir, et cela même si j’aime beaucoup ses films.

Oncle Erneste : Excuse-moi fiston, mais je suis déjà paumé. On parle encore des vikings?

Sol : Non, pas du tout.
Je continue :
Je disais donc que je ne pourrais visionner chaque soir la version longue d'une oeuvre de Kurusawa. Parfois, n’en déplaise à Blaise, je me divertis. Et pour se divertir il existe trois types de films :

Oncle Erneste : Les bons, les bouzes et les triple bouzes.


C'est presque ça. Il existe en fait trois types de divertissements :

-          Les bons : ceux qui font rire, qui font peur, et peut-être même plus…
-          Les brutes : ceux qui font rire, qui font peur
-          Les truands : ceux qui ne font ni rire, ni peur

Je vais parler de deux bons, d’une brute et d’un truand. Je vais parler de 4 blockbusters. Blockbuster = films américains à gros budget qu’il est de bon ton de dénigrer dans certains cercles intellectuels et qu'il est de bon ton d'encenser dans d'autres, sans les avoir vus bien sûr. Je vais vous parler de 4 films de science-fiction, au sens large.

Oncle Erneste : C’est ça, encore les ricains. Depuis qu’ils ont débarqué, j’ai l’impression qu’ils sont jamais vraiment partis…

Sol : S’il te plaît tonton, je veux simplement parler de cinéma. Ce n’est ni l’endroit, ni le moment : tu ne devais pas rejoindre tonton Mario au terrain de pétanque d’ailleurs?

Oncle Erneste : Non, il me gonfle…

Sol : Tu abuses tonton, il est très gentil Mario. Bref, passons aux présentations:

Le truand, ça se voit non?

Inception : quoi ? C’est vrai, je n’ai pas eu peur et je n’ai pas ri. Christophe Nolan est un maître dans l’art du récit et de la mise en scène, spectaculaire. Il suffirait qu’il se prenne un peu moins au sérieux pour passer dans la première catégorie, celle des très bons. Mis à part cela, j’ai passé un très bon moment en regardant ce film, sorti en plein été 2010. Assez complexe dans l’agencement de ses récits, on prend tout de même un réel plaisir à se perdre dans ce grand spectacle à dédales, au casting impeccable, au rythme effréné et aux trouvailles visuelles assez impressionnantes.



La brute





The Green Hornet : un bonbon sucré pétillant, voilà, n’en attendez pas plus, ni moins. Gondry nous régale avec un film de super-héros presque parodique, avec une mise en scène efficace. Et, chose non négligeable : c’est drôle.






Le bon

« Les fils de l’homme » n’est pas tout récent (2006) mais il vieillit bien, ce qui est rare pour un film de SF. Dans un futur pas très cool, les femmes ne peuvent plus enfanter, et on ne sait pas trop pourquoi (virus, épidémie ?). L’acteur principal, Clive Owen, est parfait dans un monde apocalyptique très réaliste et oppressant. Les scènes d’action et d’explosion sont particulièrement réussies. Le réalisateur parvient à retranscrire une fable noire sur l’humanité, désespérée et magnifique à la fois. Une ode à la vie dans un monde déjà mort, en somme. Certains plans, à l’image de cette barque dans la brume, sont d’une grande beauté.

A voir, ne serait-ce que pour la course-poursuite la plus lente et la plus haletante que j’ai jamais vue !

Le deuxième bon

Looper : encore un blockbuster sf avec Bruce Willis : mouais. Le dernier ne m’avait absolument pas convaincu. Mais dès la séquence d’ouverture, vraiment marquante, on comprend qu'on aura pas affaire à ce genre de film.


L’histoire, comme tout bon film de sf qui se respecte, est un peu compliquée : des mafieux méchants envoient des types gênants dans le passé pour qu’ils se fassent dézinguer par des tueurs à gage… du passé…  capice ? Ils procèdent ainsi pour...

Oncle Erneste : Tssss, dis en pas plus, ça a l’air bien ton truc.

Sol : C’est vrai, ça te plait tonton ?!

Oncle Erneste : Sont vachement ingénieux les types là, comme ça pas de trace, pas de preuve. Faut que j’en parle à Luigi.

Sol : Euh tonton, tu as bien compris qu’on parlait de science-fiction ?

Oncle Erneste : Ouais, ouais. Allô, Luigi ? Ouais, c’est la Murène, faut que j’te parle d’un truc en vitesse. Rejoins-moi au terrain de boules, ok ?


Sol : Bon.
Je continue. Ce scénario pas piqué des hannetons permet de mettre en place des scènes assez ubuesques, qui créent un léger trouble chez le spectateur, mais je vous laisse juge. Il s’agit d’un bon, car derrière ce film de genre se cache une réflexion sur le temps qui passe, sur la fatalité, le destin, la responsabilité, le…

Oncle Erneste: Rhoo la la, ça y est, j’ai plus envie de le mater ton truc. On dirait  Les Inrocks, cette bande de barbus de 3 jours qui intellectualisent la moindre bouze américaine

Sol : Quoi ! Tu lis les Inrocks ?! Tonton ?!

Oncle Erneste : Ahah. Non mais c’est Toni, le fils de Luigi qui m’avait dit ça l’autre fois, je me suis dit que ça ferait son petit effet si j’arrivais à le refourguer dans la conversation. Et c’est pas faux.

Sol : Je. Je suis étonné.
Je vais donc conclure ma critique en vous invitant à regarder ce film et à me dire si, oui ou non, nous en faisons trop en disant que ce n’est pas qu’un thriller de science-fiction. Ciao les amis !

Oncle Erneste : T’emballe pas fiston, je préfère quand tu restes tranquille, discret, intello. Les envolées lyriques, ça te réussit pas, t’as les cheveux qui se mettent en bataille et l’œil qui pétille, ça fait bizarre.

Sol : Hum, tu as raison tonton. Au revoir, chers internautes.