jeudi 19 septembre 2013

La rentrée des (séries) classes : part 2


Sol :  A l’aide de quelques cafés, je me suis dévoué pour visionner de nouvelles séries tv, et recueillir pour vous le meilleur de la rentrée.

Oncle Erneste. : C’est ça ton métier ?

S. : Euh, non tonton, je suis bibliothécaire.

E. : Oui, c’est bien ce que je dis.

S. : Bon, je ne relèverai pas ce petit sarcasme, tonton. Je vais continuer à marcher droit, sans me laisser déstabiliser.

E. : Mais c’est pas ça ton métier ?

S. : Ah, d’accord, en fait tu étais sérieux. Eh bien non, ce n’est pas que ça mon métier, je fais aussi du catalogage, de l’indexation, je…

E. : Ok c’est bon, j’ai compris.

S. : Parfait ! Je continue donc, voici 3 séries qui valent le détour :

Rectify

Une série avec les mêmes producteurs que Breaking bad, c’est déjà bon signe. Maintenant, l’intrigue : "Après 19 années passées en prison pour viol et meurtre, Daniel Holden est finalement disculpé grâce à des analyses ADN. De retour dans sa ville natale, cet homme qui n'avait que 18 ans lorsqu'il avait été emprisonné et condamné à mort, tente de reconstruire une nouvelle vie".


Autant vous dire que le retour à la réalité est difficile… La série se révèle très originale dans le traitement de cette intrigue, qui pourrait servir de base à une série policière. Or, c’est moins le fait de savoir si Daniel est coupable ou pas qui importe dans cette 1ère saison,  que la poésie qui découle de sa redécouverte du monde. L’acteur principal est très convaincant, le personnage est troublant, ambigü et profond. Rectify est une série qui dérange et émeut. A suivre de près.

E. : Et alors, c’est lui qu’a tué la fille ou pas ?
 
S. On ne sait pas encore tonton.


House of cards
Le synopsis : « Frank Underwood, homme politique rusé et vieux briscard de Washington, est prêt à tout pour conquérir le poste "suprême"... »

Autant vous dire cette fois que le concept n’est pas très original. La série est réalisée par le cinéaste David Fincher, à qui l’on doit Seven, Fight Club, The Social Network ou encore Millenium. Le point fort de cette série est son acteur principal, Kevin Spacey, qui incarne le rôle d’un homme politique machiavélique, intelligent, froid et manipulateur.

E. : Un homme politique, quoi.

S. : Ils ne sont pas tous comme ça !

E. : Oui, oui. Et c’est la marmotte qui emballe ta tablette de chocolat.

S. : Je ne pense pas qu’une marmotte puisse faire cela.

E. : .....

S. : La série devient réellement intéressante dans la deuxième moitié de la saison, la 1ère étant surtout l’occasion pour le réalisateur de présenter les personnages et les enjeux. La réalisation est soignée, la photo aussi, et les dialogues sont très bons. Néanmoins je suis plus mitigé que la plupart des critiques : au final, je trouve le résultat un peu lisse, un peu lent, un peu froid et par moments l'écriture tombe dans une certaine facilité. En gros, les ficelles sont un peu grosses...

E. : « En gros, les ficelles sont un peu grosses ». Ah ben bravo !

S. : Je suis fatigué, tonton. Disons que dans le genre, je préfère largement Boss, dont nous avons déjà parlé ici il y a quelque temps.


Passons maintenant à Utopia, une série anglaise comme Tartine les aime. Le pitch ?

E. : Ah ouais, file moi un pitch !

S. : Ce n’est pas une friandise tonton, c’est le résumé de l’histoire :  4 internautes passionnés par un comics du nom d’Utopia vont se retrouver embarqués dans une sombre affaire, aux allures de conspiration mondiale...


E. : Oula, ça me plaît ton truc. Y’a des extraterrestres ?

S. : Non, mais une deuxième saison est prévue, alors sait-on jamais ? En attendant, c’est mon coup de coeur de cette année. Seulement 6 épisodes, à un rythme haletant, avec des personnages  atypiques (« where is Jessica Hyde ? » !) : cette 1ère saison est une réussite. L’histoire est ambitieuse, parfois complexe et l’image est très travaillée : Utopia impose son univers en surprenant constamment le spectateur par ses parti pris esthétiques.  Les brusques changements de ton participent également à cette déstabilisation, qui se révèle plus jubilatoire que dérangeante (attention cependant à « la scène de la cuillère »...). Je n’en dis pas plus, place au plaisir de la découverte.

E. : A part manger, je vois pas trop ce qu’on peut faire avec une cuillère ?

S. : Regarde le premier épisode, je suis sûr que ça va te plaire tonton.


Rectify,  série américaine, diffusée sur Sundance Channel, 2013, 6 épisodes
House of cards, série américaine, diffusée sur Canal + Séries, 2013, 13 épisodes
Utopia, série britannique, diffusée sur Channel 4 et bientôt sur Canal + séries, 2013, 6 épisodes



mardi 17 septembre 2013

La rentrée des (séries) classes : part 1



David Threlfall-What Remains
Jeannine : Quoi ?! Il n’y a que 4 épisodes de What Remains ???

Tartine : Et oui Jeannine. Tu ne savais pas ?

J. : Ben non. Les formats sont de plus en plus courts !

T. : Je crois que le temps des séries à 25 épisodes par saison est carrément révolu. Sauf quelques cas particuliers ! Mais les séries n’en sont que plus efficaces, non ?

J. : Oui, c’est vrai. Et c’est vrai aussi que What Remains est une série prenante. J’aurais aimé qu’elle dure plus longtemps !

T. : Je suis d’accord ! Intrigue basique au premier abord, mais atmosphère étouffante, personnages intrigants et en plus têtes connues au casting… Ca marche ! Le final, pour moi, c’est ce soir !
Indira Varma-What Remains

J. : Moi c’est fait !

T.  : Dis rien, surtout ! 

J. : …

T. : Mais on va peut être revenir sur l’histoire pour les lecteurs de ce blog : Quand le corps décomposé de Melissa Young est retrouvé dans le grenier de son immeuble après plusieurs années, l'inspecteur Len Harper va mener l'enquête pour découvrir ce qui lui est arrivé et pourquoi personne n'a signalé la disparition de cette jeune femme discrète et timide… 

Voilà. Donc, a priori, rien de bien nouveau sous le soleil. Honnêtement, je me suis lancée dans le visionnage de la série parce que je n’avais pas grand-chose à me mettre sous les yeux, et alors que les séries policières et moi, bof… Merci au casting de m’avoir attiré (Indira Varma, Claudie Blakley, David Bamber, Stephen Mackintosh…). Ensuite, c’est une série britannique. Et en ce moment, les séries britanniques, elles sont top. Donc, j’avais quand même un a priori positif.
Alors on a une intrigue bien menée, qui s’installe discrètement, un peu comme Melissa. Des personnages qui se révèlent certains un peu tordus au fil des épisodes, un inspecteur têtu auquel on s’identifie et une jeune victime à laquelle on s’attache (oui, on la découvre en flashbacks). Il ne m’en fallait pas plus. Sans parler qu’on a tout de même envie de savoir ce qui a bien pu arriver à Melissa…

J. : C’est vrai que le suspense est très bien dosé !

 
T.
: J’en viens à évoquer aussi une autre série que je suis actuellement et qui est dans la même veine : Broadchurch, qui est aussi une série anglaise, d’ITV cette fois, portée par David Tennant (Doctor Who). On retrouve aussi quelques têtes connues au casting : Andrew Buchan, Jodie Whittaker, David Bradley, Arthur Darvill…
David Tennant-Broadchurch
L’histoire : Une petite communauté se retrouve sous les projecteurs des médias après la mort d'un petit garçon. Deux enquêteurs sont chargés de résoudre cette affaire délicate, tout en essayant de garder la presse à distance et de préserver le tourisme. Face à un tel drame, les habitants commencent à s'épier les uns les autres, faisant remonter à la surface bien des secrets...

J. : C’est vrai que ça ressemble un peu à What remains. On est un peu dans la même sorte d’ambiance : un crime, une petite communauté…

T. : What Remains est vraiment très bien. Mais je trouve Broadchurch encore meilleure.

J. : Ah bon ?
 
Jodie Whittaker-Broadchurch
T. : C’est vraiment une excellente série policière. 
On se retrouve totalement immergé dans le quotidien de cette petite ville, du jour au lendemain bouleversée par la découverte de ce crime. Il y a des moments magnifiques, des plans superbes, des regards d’enfants, des interrogations... Rien n’est blanc ou noir, comme la profonde empathie de l'un des deux détectives éprouve avec les témoins/suspects, puisqu’elle est elle-même originaire de la ville et très amie avec la plupart des personnes qu’elle doit interroger… Les personnages sont complexes et désenchantés (l’inspecteur Hardy, les parents de la jeune victime…), l’enquête est passionnante et peu à peu, le doute s’installe…Vraiment à ne pas rater...

J. : Tu me donnes envie !

T. : Et bien au boulot ! Puisque tu as fini What Remains !


What Remains, série britannique, diffusée sur BBC One, 2013, 4 épisodes
Broadchurch, série britannique, diffusée sur ITV, 2013, 8 épisodes