Sol : C’est l’été, j’ai vu deux très bons films.
Oncle Erneste : T’as que ça à faire en été,
t’enfermer dans une salle ? Tu peux pas aller draguer des filles au bord
du plan d’eau comme tout le monde ?
S. : Non j’en ai pas envie tonton, il est nul ce
plan d’eau ! Et puis, dans le 1er film que j’ai vu, c’était
Scarlett Johansson l’actrice principale..
O.E. : Ah, ‘scuse fiston, je savais pas. Et elle
fait quoi Scarlett dans le film ?
S. : Eh bien elle joue une extraterrestre qui
débarque en Ecosse, attire des hommes dans un liquide noir pour les faire
disparaître.
O.E. : Tu fais comme les autres jeunes en fait, tu
prends de la coke !
S. : Mais non tonton, je sais, c’est un peu étrange
mais c’est la réalité... du film. J’ai trouvé ce film visuellement
époustouflant. Tout le film est traversé par deux esthétiques opposées sur le
papier, mais complémentaires à l’écran : l’abstraction des effets visuels
d’une part (on pense à Kubrick époque 2001 odyssée de l’espace) et l’hyper réel
d’autre part, avec des plans tournés façon caméra cachée, dans la rue.
Les éléments naturels occupent une grande place dans ces
plans baignés d’une lumière sombre : il pleut, il vente, il neige
beaucoup. Les dialogues sont très rares et l’étrangeté, l’angoisse du film
gagne peu à peu le spectateur, grâce notamment à une bande-son parfaite.
Tout n’est pas que prétexte à une débauche de trouvailles
visuelles. Ce pourrait être le cas venant d’un réalisateur qui a réalisé pas mal de clips. On est littéralement embarqué dans le voyage initiatique de cette
extraterrestre qui va découvrir le trouble en côtoyant l’humanité. C’est un
trip halluciné, une expérience physique comme seul le cinéma peut en procurer.
S. : Oui on la voit nue à plusieurs reprises tonton.
O.E. : Ah mais c’est pas ce que je voulais dire ! T’as vraiment l’esprit mal placé fiston, je voulais juste savoir si elle meurt à la fin.
S. : Ahah. Pardon. Evidemment... que je ne le dirai pas.
O.E. : Ah mais c’est pas ce que je voulais dire ! T’as vraiment l’esprit mal placé fiston, je voulais juste savoir si elle meurt à la fin.
S. : Ahah. Pardon. Evidemment... que je ne le dirai pas.
O.E. : Le pitch, fiston, le PITCH !
S. : Ok tonton, je vois que tu as bien intégré ce
nouveau terme, le voici :
« En 1999, un employé d’une carrière minière est
assassiné et son corps dispersé aux quatre coins de la Mandchourie.
L’inspecteur Zhang mène l’enquête, mais doit rapidement abandonner après avoir
été blessé lors de l’interpellation des principaux suspects. »
O.E. : Ah mais ça se passe en Chine ?
S. : Oui tonton, mais je ne vois pas où est le
problème ? Tous les critiques évoquaient un film très complexe, avec des
intrigues à tiroir, etc. Alors certes, il faut s’accrocher un peu, mais il n’y
a aucun souci pour comprendre la trame de ce polar somme toute assez classique.
Le réalisateur a dit s’être inspiré du « Faucon Maltais ». Je suis
moi-même un grand fan de films noirs et notamment de celui-ci, on pense
également au « Grand Sommeil ».
Les plans sont d’une grande beauté, les acteurs sont très convaincants et l’intrigue est intéressante mais ce n’est pas tout : ce polar respecte tous les codes classiques du genre mais déborde également du cadre. Contrairement à Jia Zhang-ke qui s’intéressait de manière grandiose aux dérives d’un système capitaliste chinois dans a Touch of sin, Yi’nan Diao se focalise quant à lui sur le caractère humain de ces dérives, son absurdité. Même si l’histoire n’est pas réelle, le réalisateur a précisé dans une interview qu’ « il se passe beaucoup de choses en Chine aujourd’hui, des histoires parfois si absurdes qu’il est difficile d’imaginer qu’elles soient vraies, des faits auxquels vous auriez du mal à croire dans un film ou dans un livre ».
Les plans sont d’une grande beauté, les acteurs sont très convaincants et l’intrigue est intéressante mais ce n’est pas tout : ce polar respecte tous les codes classiques du genre mais déborde également du cadre. Contrairement à Jia Zhang-ke qui s’intéressait de manière grandiose aux dérives d’un système capitaliste chinois dans a Touch of sin, Yi’nan Diao se focalise quant à lui sur le caractère humain de ces dérives, son absurdité. Même si l’histoire n’est pas réelle, le réalisateur a précisé dans une interview qu’ « il se passe beaucoup de choses en Chine aujourd’hui, des histoires parfois si absurdes qu’il est difficile d’imaginer qu’elles soient vraies, des faits auxquels vous auriez du mal à croire dans un film ou dans un livre ».
S. : Le film s’attache aux détails et capte ainsi l’essentiel.
La violence est crûe, les lumières nous éblouissent, la froideur est
perceptible, on entend les pas : plus qu’un cinéma réaliste, c’est un
cinéma du réel. A la vue de ces deux films (je parle ici de Touch of sin et de
Black Coal), j’ai parfois pensé à des écrivains russes.
Allez savoir pourquoi...
O.E. : Bon, je vais essayer de le voir.
S. : Black Coal ?!
S. : Black Coal ?!
O.E. : Mais non abruti, le film avec Scarlett. Ca
a l’air bizarre, mais bon, ta tante aussi était un peu perchée quand je l’ai
rencontrée, et pourtant... je me souviens encore, après le concert, dans la
Simca...
S. : Stop, je dois y aller, j’ai un rendez-vous avec la mutuelle, à plus tard tonton !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire