Tartine : au départ, je partais plutôt avec un bon à priori : le
nouveau De Palma depuis longtemps absent, une relation féminine ambigüe, la
magnifique Noomi Rapace…
A l’arrivée, le film m’a plutôt fait l’effet d’un pétard
mouillé. Tout ça pour ça devrais-je dire…
Au fait, le sujet : deux femmes se livrent à un jeu de
manipulation pervers au sein d'une multinationale. Isabelle est fascinée par sa
supérieure, Christine. Cette dernière profite de son ascendant sur Isabelle
pour l'entraîner dans un jeu de séduction et de manipulation, de domination et
de servitude.
Alors que j’imaginais justement "un jeu de séduction" ambivalent et
passionné, les relations d’Isabelle et de Christine pourraient plutôt illustrer
un téléfilm du samedi soir sur une obscure chaîne de la TNT.
L’histoire est déjà vue et caricaturale : on y voit
deux jolies filles un peu bêtes qui s’opposent et qui n’ont pas grand-chose à
faire à part porter des tenues très chères et se pavaner 1h30 dans une maison à
15 millions d’euros. Brian de Palma a réalisé des chefs d’œuvres, mais c’était
il y a trente ans… C’est vrai qu’après ses deux derniers opus, absolument
catastrophiques (Femme Fatale et surtout Le Dahlia Noir !),
j’aurais quand même du me méfier…
Dans Passion, il semble tenter de renouer avec les
succès qui ont fait sa renommée (je pense surtout à Pulsions, Body
Double ou Sisters), mais sans y parvenir. Du tout.
Même le choix des comédiennes est franchement
discutable : j’adore vraiment Noomi Rapace, mais ni elle, ni Rachel
McAdams (surtout elle) ne me semblent bien à leur place. C’est vide, c’est
lent, sans aucune sensualité. La seule atmosphère dégagée par le film, c’est
celle du kitsch. Dans le style du plus pur nanar almodovarien, c’est non
seulement ultra tape-à-l’œil, mais en plus ça fait daté.
Passion n’a pas d’intérêt. Le film est pauvre,
confus, grandiloquent, artificiel et moche. Et apparemment très en deçà de la
version originale française dont il est le remake…
Maintenant, je sais que vous, chers Sol et Fantômette, vous avez aimé... Mais grand Dieu, dîtes-moi pourquoi !? Hein ? Pourquoi ?
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