vendredi 4 mai 2018

Tea time !

Vous reprendrez bien une petite tasse d'Earl Grey avec un scone ? Si, si, j'insiste.

Voici 2 mini séries, british jusqu'au bout des ongles !

On commence avec une adaptation top classe d'un roman bien classique d'Agatha Christie. Sans Hercule Poirot et Miss Marple (quoi qu'il y a peut être bien Miss Marple dans le roman, mais là, elle n'y est pas. Tant mieux).

Ordeal by Innocence (en VF, Témoin indésirable).

Un casting de dingue (Bill Nighy, parfaitement parfait, Matthew Goode, comme toujours excellent, Luke Treadaway (tout juste échappé du décevant Mr Mercedes, où il était déjà impeccable), Anna Chancellor, Anthony Boyle...


Dans les années 1950 en Angleterre, Rachel Argyll, épouse et mère de famille aristocrate, est assassinée dans le manoir familial. C'est l'un de ses cinq enfants, Jack, qui est arrêté. Il meurt en prison suite à une rixe. Dix-huit mois plus tard, alors que tout le monde commence tout juste à se remettre de cette affaire et que le père de famille est sur le point de se remarier, voici que se présente Arthur Calgary, qui affirme être l'alibi de Jack...


Non-dits, petits et grands secrets... C'est le thème de toute histoire d'Agatha Christie. Ici, le trait est modernisé, la sensualité affleure, le malaise s'installe. Les personnages avancent comme les pièces d'un échiquier, le vernis craque petit à petit... La mise en scène est réglée comme du papier à musique, parfaitement dosée entre allers et retours entre passé et présent. Le suspense est implacable. Une réussite du genre.


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Et on termine avec une petite douceur, l'adaptation en 4 parties du roman d'E.M. Forster, Howards End (VF : Retour à Howards End), dont James Ivory avait déjà tiré une adaptation très réussie en 1992. On retrouve dans les rôles principaux Hayley Atwell, Matthew MacFadyen, Tracey Ullman et Julia Ormond.


L'histoire met en lumière le changement de paysage social dans l'Angleterre du début du XXème siècle à travers le prisme de trois familles : nous suivons ainsi les Wilcox, d'arrogants capitalistes qui ont faire fortune dans les colonies, les sœurs Schlegel, d’origines allemandes, représentant la bourgeoisie intellectuelle et l'émancipation dans l’esprit du Bloomsbury Group (qu’a fréquenté Forster), et les Bast, un couple issu de la classe laborieuse...


Situant son intrigue vers 1910, Forster mêle l'intime à l'histoire sociale britannique, faisant se côtoyer deux mondes (et même trois) à différents barreaux de l'échelle. Le scénario et la réalisation sont aux mains de deux orfèvres (Kenneth Lonergan -Manchester By The Sea- à l'adaptation et Hettie Macdonald -Beautiful thing, Hit and miss- à la réalisation). Il en résulte une adaptation à la hauteur du roman : mordante mais pleine de finesse, intelligente et élégante.



Signé Tartine

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