Notre blog est un des plus actifs de France, ça frôle l’hyperactivité.
Mais on est comme ça nous, on donne, on donne et on ne compte pas. Cette année
nous avons fait 1 post.
Mais c’était sans compter notre traditionnel bilan annuel,
qui arrive comme toujours juste après… le mois de janvier.
Voici ce qu’il ne fallait pas rater en 2017 et qu’il vous
faudra récupérer en 2018 :
NDLR : j’ai volontairement choisi que des saisons 1 et pas des suites. Pas que je n’en
ai pas aimés (Peaky Blinders, Halt Catch & Fire, Narcos, Curb your
enthusiasm, Bureau des légendes), mais j’ai décidé de célébrer la jeunesse, la
fraîcheur, la primeur.
Selon Sol :
1) The Handmaid’s tale
Alors oui, on ne fait pas dans l’originalité, car cette
série est 1ère dans beaucoup de classement de sériephiles.
« Ok Google, ça
se dit sériephile ?
- Oui Sol, bien sûr, et cela fait même
sensation dans un dîner entre amis ».
Et pour cause, c’est ce que j’ai regardé de mieux, et de plus dur cette année.
Je vais laisser Tartine en rajouter une couche (« magique celle-là, Sol - Merci Google »), car elle
est une fille.
« Attention Sol,
le hashtag n’est pas loin…
- Euh, merci Google ».
Cette série arrive en + au moment idéal, puisqu’elle parle
de femmes qui vivent esclaves du régime, des hommes et que l’affaire Weins…
Wine..Vein, l’affaire « Me too » a pris une ampleur assez incroyable.
« Attention Sol,
tu …
- Bon c’est bon
Google tu me lâches un peu , on peut plus rien dire sans être …
- Attention Sol, tu
frôles le complotisme
- Bon, passons à autre
chose »
2) The Night Of
« Fais pas la tête, Sol »
3) Mindhunter
J’ai passé un très bon moment devant les épisodes de cette
série qui décrit le quotidien de deux agents du FBI qui vont interroger des
tueurs en série emprisonnés pour tenter de comprendre leurs motivations.
« Tu as passé un bon moment Sol ? Devant des tueurs en série qui se
vantent de leurs crimes ?
- Non, mais c’est plus compliqué que ça ?
- Ah bon ? »
Oui, en fait le plus intéressant reste peut-être la
contribution des 2 femmes de la série :
l’une, la copine du personnage principal, est étudiante, et l’autre est
professeur, et aide les 2 compères dans leur exploration du mal.
« Tu as quel âge Sol pour dire « compères » ?
- Oh, mais ça va pas ! Faut que je te débranche ou quoi ?
- Tu emploies la menace ? Est-ce dû à ce que tu
regardes ?
- … tu me fatigues »
La série se déroule au début des années 1970 et l’image est
particulièrement léchée. Les héros sont originaux et assez imprévisibles, ce
qui est une prouesse avec un scénario de départ aussi commun. La violence est
psychologique, et l’on voit comment le profilage du criminel se met en place
tout doucement, avec l’aide de concepts issus de la psychologie et de la sociologie.
Tout est très travaillé, de l’image aux dialogues.
Ah, j’oubliais, c’est David Fincher à la réal’.
4) The Deuce
Lorsque le showrunner de la + grande série de tous les temps
(The Wire) s’attaque aux débuts de l’industrie porno dans les quartiers
New-yorkais des années 1970 on s’attend à … on ne sait pas trop en fait.
Comme à chaque fois avec les séries de David Simon (aidé par Georges Pelecanos
et d’autres), il faut un temps d’adaptation pour comprendre tous les enjeux de
la série. Il y a une multitude de personnages et de lieux. Plus que l’industrie
pornographique, c’est surtout le milieu de la prostitution que l’on y voit dans
cette 1ère saison.
Même si j’ai été moins emballé qu’avec The Wire ou Treme, j’attends beaucoup de
cette série. D’une part grâce à sa formidable actrice, Maggie Gyllenhaal, d’autre
part car c’est une peinture fine d’une microsociété des années 1970 très dense,
qui nous parle beaucoup d’aujourd’hui.
« Donc après les tueurs en série, la pornographie, Sol ?
- Ecoute Google, si tu me trouves une série intéressante qui
parle de l’avènement des Télétubbies, tu me contactes, d’accord ? Allez
bye »
5) Legion
OVNI. Avec le recul, je ne sais plus si j’ai aimé autant que
ça. Mais je me souviens simplement avoir pris une méga baffe visuelle dans la
face. Et rien que pour la forme, je vous la recommande. On y parle d’un super
héros, mais genre super fragile et super fort à la fois, plutôt dérangé, pas
très stable. Vous voyez ce que je veux dire ? En gros, on nous amène dans
un gigantesque trip dans la tête du personnage principal et il faut accepter d’emblée
qu’on ne va pas tout comprendre et se laisser porter, même si on croit y
déceler des incohérences. Rassurez-vous, c’est normal. Voilà, voilou, c’est
fini pour moi.
Et maintenant, le top 2017 selon Tartine :
1) Vikings, saison 5 - 1ère partie
La saison 5 de Vikings s’est
ouverte cette année avec une grande nouveauté : l’absence de deux
personnages charismatiques (enfin surtout un !). Et si l’on pouvait
craindre un grand vide, ce n’est finalement pas cas : les
« fantômes » des personnages en question sont toujours là, hantant
ceux qui restent…
La moitié de la saison a été
diffusée (il faudra attendre au mieux août ou septembre pour découvrir la
suite) et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle tient ses promesses. La
guerre civile sanglante entre Ivar et Lagertha a bien eu lieu, notamment dans
ce 10e épisode impressionnant et son montage non linéaire, décomposé
en fragments de vie, mêlant batailles et flashbacks, violence et émotion.
Ce
final laisse nos personnages aux prises avec leurs démons, pansant leurs plaies
et pleurant leurs morts. Beaucoup de mélancolie encore dans cette saison…
2) Big little lies, mini-série
La série qui m’a le plus emballée
cette année. 7 épisodes ultra addictifs, avec des actrices au diapason (Reese
Whiterspoon, Nicole Kidman, Shailene Woodley, Laura Dern…).
La série, produite en 2016, fait
grandement écho au contexte actuel (l’affaire Weinstein et ses suites…).
Petits mensonges, apparences
trompeuses, couple, tragédie, intimité, parentalité, féminisme,
prédation : autant de thèmes abordés par Big Little Lies et qui, grâce à un montage très efficace et à un
dosage parfait du suspense, happent le spectateur et le plongent dans les
tourments de ces nouvelles desperate
housewives.
Les héroïnes sont magnifiques, mystérieuses,
hystériques, fragiles, cachant sous de faux semblants des blessures parfois
très profondes. Vraiment mon coup de cœur de l’année.
3) Twin Peaks, saison 3
Très difficile de parler de cette
saison 3, qu’on n’attendait plus. Le bonheur de revoir les personnages
emblématiques de David Lynch se mêle à l’appréhension à l’idée de ce qui peut
les attendre encore.
C’est une saison déroutante,
mélancolique, aux épisodes lents et surprenants, assez expérimentale (l’épisode
8 !!), burlesque, très différente des précédentes. Kyle MacLachlan
(Cooper), portant la série sur ses épaules, est fascinant dans un rôle double
(même triple !).
Et on sent vraiment tout l’amour de David Lynch pour ce
personnage, pour cet univers, et pour Laura (Sheryl Lee), celle par qui tout
est arrivé, celle par qui tout pourrait ne jamais avoir eu lieu…
Surtout ne pas s’attendre obtenir
des réponses, David Lynch ne faisant que creuser davantage les sillons amorcés
en saisons 1 et 2, épaississants les mystères, et en créant de nouveaux…
4) The Handmaid's tale, saison 1
Je connaissais déjà l’histoire,
ayant vu il y a des années la première adaptation du roman de Margaret Atwood,
par Volker Schlöndorff. Le film a vieilli. La série éblouit et horrifie. Le
spectateur est plongé dès l’ouverture dans un climat de malaise et de
barbarie. C’est très difficile de ne pas faire de pause pendant le visionnage
de la série d’ailleurs.
Alors cette dernière prend aussi
le temps de développer ses personnages (aussi bien les victimes que les
bourreaux) dans de longs flashbacks (ce que le film ne pouvait pas faire en 2h
de temps). Ces moments -à l’éclairage souvent lumineux- sont d’ailleurs
salutaires dans 10 épisodes oppressants.
Le sentiment qui se dégage pour
moi, en comparant mes deux visionnages (du film vu au début des 90’s et de la
série vue en 2017), c’est que cette société dégénérée me semble plus proche
aujourd’hui qu’elle ne me le semblait à l’époque du film… Et c’est ça le plus
terrifiant.
5) Dark, saison 1
Quelques mots sur cette série
allemande fantastico-policière. J’aurais pu parler de Stranger things, saison 2 ou de Westworld,
mais tout le monde les a vues.
Dark met en scène la disparition de plusieurs enfants et
adolescents dans une ville en bordure de forêt, dotée d’une centrale nucléaire.
Nous sommes en 2019. Le père de l’un des enfants est l’un des policiers chargés
de l’enquête. Il est aussi le frère d’un autre adolescent disparu 33 ans plus
tôt dans des circonstances similaires…
La série est à la fois une
enquête policière, un conte fantastique, une série de SF, mais aussi un récit
de vie à la Broadchurch avec ses
dizaines de personnages (d’ailleurs Dark n’évite pas une certaine confusion
entre qui est qui au cours des nombreux flashbacks entre passé, présent et
encore passé !).
Dans l’ombre de la catastrophe de
Tchernobyl (la seconde temporalité se déroule en 1986, l’année de la
catastrophe), dix épisodes sombres et désenchantés.