Je n'ai pas résisté : le montage est magnifique...
Et il donne simplement envie d'aller au cinéma et de voir des films, des films et encore des films...
Tous les films récompensés par l'Oscar du meilleur film, de 1927 à 2012, en 4 minutes. On ne pourra jamais dire que les Américains sont des blaireaux en trailer...
Cliquez sur mon oncle Oscar pour être redirigé vers la vidéo.
ps : les Oscars, c'est ce dimanche...
On ne se contente pas de regarder un film ou une série, on en parle passionnément, on débat tendrement, on s'écharpe élégamment... en somme, c'est simple : on crève l'écran.
jeudi 21 février 2013
The Wire : la meilleure série du monde? (Part 2)
Sol: Eh non!! Figure toi que c'est Omar, son personnage préféré. Dans une interview, il développait brièvement les raisons de ce choix.
Il est vrai qu'aux Etats Unis, le mythe du gangster magnifique, avec un code de l'honneur (souvent ajustable), est très présent dans les esprits. Mais ce personnage est plus complexe qu'il n'y paraît. C'est d'ailleurs cela qui fait la force de cette série : ne jamais céder à la facilité, à l'idéalisation des personnages, au pessimisme général ou à l'esthétisme formel lorsque la violence est présente à l'écran.
La série décrit méticuleusement tous les rouages d'une micro-société, celle de Baltimore, qui est bien sûr le reflet de toute l'Amérique. Les rapports hiérarchiques, les rapports de force, de pouvoir sont montrés avec un oeil-caméra omniscient, qui nous fait témoin des divers enjeux politiques, sociaux voire culturels. A cela s'ajoute un drame dont les sommets ont des accents shakespeariens : je fais référence à la relation entre Stringer Bell et Avon, et particulièrement à cette scène sur le toit d'un bâtiment... D'ailleurs tu ne nous as toujours pas révélé tes scènes d'intro favorites et ton épisode cultissime!!
Mamoon : Ah, Omar ! Je m’abstiendrai donc de contredire ce choix !
Eh bien retrouvons Omar dans mon épisode préféré et une de mes introductions préférées (épisode 11 /saison3) : dans une ruelle déserte il fait face à son alter ego new yorkais, le raffiné Frère mouzzone. Les deux se tiennent en joue tout en discutant courtoisement sur leur habilité au tir et sur la qualité de leur arme respective. C’est une scène parodiant savoureusement les duels du far-west !
J’aime aussi beaucoup l’ambiance musicale de l’intro de l’épisode10 /saison2. On y voit l’équipe de mise sur écoute téléphonique préparer une journée de travail. Tout cela sur le rythme de « Walk the line » de Johnny Cash. Entêtant :
Enfin, une ouverture franchement hilarante (épisode 1/saison 5) nous prouvant que les policiers peuvent avoir le sens de l’humour ! Bunk et ses collègues « interrogent » un délinquant à leur façon : la photocopieuse devient un détecteur de mensonge piégeant le jeune idiot . Comme le fait remarquer Bunk : « the bigger the lie, the more they believe » !
Il y a aussi la scène des f**k : Bunk et Mc Nulty reconstruisent une scène de crime en s’interpellant à coup de f**k. Anthologique mais je ne sais plus si c’était une intro.
Ce ne sont pas les bons moments qui manquent dans cette série.
Pour revenir à Mc Nulty - beau gosse, tête brûlée, « natural police », buveur impénitent - il ne fait partie d’aucun de nos favoris et pourtant il a toutes les qualités requises ! Tu expliques cela comment ?
Sol : Mc Nulty pourrait en effet être considéré comme le personnage principal de la série. Pourtant, plusieurs épisodes consécutifs sont tournés sans qu’il n’apparaisse.
C’est en cela que je trouve cette série importante et impressionnante. Elle se situe dans la tradition des grandes sagas, avec un souffle, avec ses peintures de citoyens, d’hommes, de femmes, de leur quotidien et de leurs drames. Et même si la mise en scène est finalement assez sobre, l’interprétation des acteurs et l’agencement des différentes intrigues vont transcender ce quotidien narré avec respect et précision. Une série réaliste donc, très documentée, sublimée par la complexité des personnages, leur humanité en somme.
Une toute dernière chose pour celles et ceux qui n’ont pas encore vu cette série : ne vous arrêtez aux premiers épisodes, il est possible d'être surpris de prime abord par une certaine lenteur, surtout si on la compare à certaines séries contemporaines au montage épileptique. Prenez le temps de vous habituer à ce format, de rentrer dans l’ambiance de cette ville : vous ne le regretterez pas.
jeudi 7 février 2013
The Wire : la meilleure série du monde? (Part 1)
Sol : La plupart du temps, lorsque l’on parle de séries tv, il s’en trouve toujours un pour dire : « la meilleure série, c’est The Wire ». C’est un peu snob, un peu énervant, et pourtant…
et pourtant on ne peut pas vraiment lui donner tort, c’est ça qui est terrible. Car cette personne a vu juste : si The Wire n’est pas la meilleure série du monde (encore que), c’est pour le moins une grande série. Une très grande série. Peut-on expliquer pourquoi ? Nos plus grands experts se sont penchés sur la question. ….Mamoon ?
Mamoon : Depuis Breaking bad, j’étais à la recherche d’une série parfaitement addictive. The Wire donne envie d’enchainer les épisodes, au point de renoncer à toute vie sociale ! Autant le dire tout de suite, les cinq saisons passent très vite - trop vite - au point où j’ai délibérément ralenti la cadence, savourant les derniers épisodes.
Le visionnage de The wire avait pris des allures de rituel : l’impatience de voir les scènes d’intro, de deviner qui serait crédité de la citation et enfin de voir comment « mes » personnages allaient se débrouiller. Disons que j’ai rapidement eu un faible pour Kima, Lester Freamon et Omar. Se sont rajoutés au fil des saisons Bunk et Bubbles.
Sol, si tu nous dis quels sont tes personnages préférés, je
révèlerai mes scènes d’intro favorites (et en bonus mon épisode cultissime).
S: Effectivement ce qui fait la force de cette série, ce n'est pas seulement son traitement multi-angles de la ville de Baltimore, mais également sa galerie de personnages. L'exploit réside dans le fait que chaque personnage existe, même s'ils n'apparaissent que dans quelques épisodes. Mon personnage préféré? Dennis Wise, ou "Cuttie". Si je dis pourquoi, je révèle certains enjeux de la saison 3 donc... Plusieurs personnalités du cinéma ont exprimé leur admiration pour cette série, jusqu'à la Maison Blanche. Et devine quel est le personnage préféré de Barack Obama?
M : C’est qu’il y a l’embarras du choix ! Il suffit de regarder la rubrique « cast and crew » du site The Wire répertoriant les personnages récurrents des cinq saisons, pour se rendre compte que la réponse n’est pas simple.
S: Effectivement ce qui fait la force de cette série, ce n'est pas seulement son traitement multi-angles de la ville de Baltimore, mais également sa galerie de personnages. L'exploit réside dans le fait que chaque personnage existe, même s'ils n'apparaissent que dans quelques épisodes. Mon personnage préféré? Dennis Wise, ou "Cuttie". Si je dis pourquoi, je révèle certains enjeux de la saison 3 donc... Plusieurs personnalités du cinéma ont exprimé leur admiration pour cette série, jusqu'à la Maison Blanche. Et devine quel est le personnage préféré de Barack Obama?
M : C’est qu’il y a l’embarras du choix ! Il suffit de regarder la rubrique « cast and crew » du site The Wire répertoriant les personnages récurrents des cinq saisons, pour se rendre compte que la réponse n’est pas simple.
Je vais essayer de trouver des favoris plutôt qu’un seul,
j’aurais plus de chance !
D’abord, j’élimine les personnages de moindre
envergure qui apparaissent ça et là (pour la plupart des détectives et des
trafiquants). Ensuite, les élites politiques et policières dont le slogan
pourrait être : « tricher c’est régner ». Pour eux, le pouvoir
l’emporte sur le droit, la morale, l’honneur. J’en cite quelques uns : le
maire Clarence Royce, le sénateur Clay Davis, le préfet de police Burrell, le
commandant Rawls. Restent alors quelques personnages dont les parcours
professionnels ou personnels sont semés d’embûches. J’imagine bien Barack Obama
sensible à ces profils :
Dennis « Cutty » Wise. Je n’en dirai pas plus que toi mais il s’engage dans la voie de la rédemption forçant le respect.
Cedric Daniels. Le modèle de l’intégrité. ATTENTION SPOILER ! En refusant de falsifier des statistiques, il s’attire les foudres de ses supérieurs, au risque de compromettre une belle carrière d’officier dans la police.
Le major Colvin, concepteur d’ « Hamsterdam ». ATTENTION SPOILER! Dans le but de lutter contre la drogue, il la légalise dans un quartier désaffecté en catimini de sa hiérarchie ! Malgré de probants résultats, il est contraint à la démission et poursuit une autre « croisade » dans les écoles.
Thomas Carcetti, l’homme politique blanc dans une ville à majorité noire. ATTENTION SPOILER ! Contre toute attente, cet homme de terrain et de conviction est élu maire. Ses engagements de campagne se heurtent ensuite à la réalité des budgets et aux stratégies carriéristes de ses collaborateurs. J’ai visé juste ?
...la suite au prochain épisode...
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