Sol : Au début, j’ai eu peur.
New-York, Greenwich village, la folk, les bars enfumés, le chat : on connaît presque la chanson. Tout semble assez classique.
Et puis très vite le cinéma des frères Coen se déploie, et le début prendra tout son sens à la fin. Entre temps, un film impossible à résumer, tant il semble décousu, tant il joue sur les tons : on passe de l’hilarité à l’émotion pure. La mélancolie dans un New-York sombre et glacial mais rien ici, par la grâce de la mise en scène, n’est jamais pesant.
Les seconds rôles – Justin Timberlake, Carey Mulligan, John Goodman - sont savoureux. En quelques plans, un personnage est créé, dans des scènes d’anthologie telle cette virée dépressive et onirique vers un Chicago enneigé.
Et puis, si l’on s’intéresse un peu au cinéma des frères Coen, on perçoit toute la cohérence et l’évolution de leur travail. Leurs héros sont des anti-héros, des personnes malmenées par la vie et le monde, qui leur est hostile. Alors que le personnage principal de « A Serious Man » se demandait pourquoi sa vie partait soudainement en lambeaux, sans qu’il ne puisse rien y faire, Llewyn Davis arrive à des croisements. Il a des choix à faire, il fera constamment les mauvais. Bob Dylan est son contemporain, lui percera.
Pourquoi pas Llewyn Davis ?
Oncle Erneste : Ben alors, pourquoi pas ?
Sol : Eh bien vas voir le film, tonton !
O. E. : Tu te fous de moi ? Tu finis ton truc comme ça, par une question ? Aller au cinéma t’es gentil, et qui va garder un œil sur ta tante, hein ?
S. : J’peux pas, j’ai piscine ce jour-là.
O.E. : Ah bravo, pour regarder des films de bobos avec des chats y’a du monde, mais pour garder Tata Jacqueline y’a plus personne
S. : Au pire, tu le regardes en streaming sur un site pirate.
O.E. : Quoi des pirates ? Tu te fous encore de moi ?!
S. : Désolé j’dois y aller, bonne soirée tonton, la bise à tata.
Une voix au loin : petit con va ! blablabla……. (on entend plus assez pour le retranscrire correctement)