Salut Sol, j'ai une question qui m'est venue en tête ce matin, en me rasant : est-il possible qu'un film qui récolte de supers critiques ne récolte pas un rond ou presque?
Eh oui, ma petite Lucette. Les exemples sont nombreux, mais je vais me concentrer sur 2 films, sortis en 2010 et 2011, qui n’ont pas eu le succès qu’ils méritent (106 000 spectacteurs en France pour l'un et 187 000 pour l'autre).
Oh non, c'est pas juste
Oh non, c'est pas juste
C’est pourquoi je me propose de contribuer à réparer cette injustice, rien de moins, grâce à ce post qui, je l’espère, sera le début d’une contamination joyeuse et planétaire.
Je vais faire du copier-coller pour le résumé, désolé, mais je ne suis vraiment pas doué pour cela :« Une rue anonyme dans la banlieue de Melbourne. C’est là que vit la famille Cody. Profession : criminels. L’irruption parmi eux de Joshua, un neveu éloigné, offre à la police le moyen de les infiltrer. Il ne reste plus à Joshua qu’à choisir son camp... ».
Et alors, ça donne quoi?
C’est le premier film du réalisateur australien David Michôd. Quand on pense à la mise en scène, brillante, on est en droit de placer en lui de grands espoirs. On a déjà un début d’explication au manque d’affluence : premier film donc, pas d’acteurs « bankable », sujet mille fois traité… Et pourtant. Film noir, violent et saisissant, AK témoigne d’une qualité rare pour ce genre : la distance. Loin des effets esthétisants qu’on a pu reprocher à Scorsese ou Tarantino, la violence est ici froide et crûe, parfois vue de loin, mais toujours traitée au plus près des sens. Aucune glorification. Le rythme est savamment entretenu, entre pauses et accélérations brutales.
Et alors, ça donne quoi?
C’est le premier film du réalisateur australien David Michôd. Quand on pense à la mise en scène, brillante, on est en droit de placer en lui de grands espoirs. On a déjà un début d’explication au manque d’affluence : premier film donc, pas d’acteurs « bankable », sujet mille fois traité… Et pourtant. Film noir, violent et saisissant, AK témoigne d’une qualité rare pour ce genre : la distance. Loin des effets esthétisants qu’on a pu reprocher à Scorsese ou Tarantino, la violence est ici froide et crûe, parfois vue de loin, mais toujours traitée au plus près des sens. Aucune glorification. Le rythme est savamment entretenu, entre pauses et accélérations brutales.
Parmi les acteurs, tous très justes, se démarque la troublante Jacki Weaver. Elle joue la mère des gangsters, protectrice, inquiétante, manipulatrice, placée au centre de la famille et de ses affaires. Si l’on ajoute à tout cela une fin choc, on détient alors manifestement l'un des meilleurs films de l’année 2010, qu’il serait dommage de rater encore une fois, pour sa sortie en dvd.
Take Shelter
Curtis LaForche mène une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d'une tornade l'obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit…
Ben dis donc, ça a l'air bizarre ton truc...
Ben dis donc, ça a l'air bizarre ton truc...
Deuxième film du réalisateur américain Jeff Nichols, Take shelter ne correspond pas à un genre particulier. Loin des rituels du film paranoïaque, TS propose, à travers les yeux du personnage principal, la chronique d’une famille de l’Amérique profonde. Les rapports des différents membres sont traités avec minutie, dans une temporalité lente, propice à la contemplation du cadre apparemment calme de la région. Comme dans le genre littéraire du fantastique, le surnaturel, l’inconnu, l’étrangeté va surgir soudainement, et prendre ici de plus en plus de place au fil des crises de Curtis. On navigue constamment entre deux mondes, qui s’entrecroisent : l'un qui semble réel, non dépourvu d’angoisses diffuses mais calme, où presque rien ne semble arriver et l’autre monde,qui envahit peu à peu le quotidien, où la peur est omniprésente, où les choses se passent enfin, de manière soudaine.
Curtis vit ces deux mondes où il se débat, où il se perd.
Curtis vit ces deux mondes où il se débat, où il se perd.
C'est bien ce que je disais, c'est bizarre mais t'aimes bien au final... (t'es un peu bizarre de toutes façons, toi)
Oui, j’ai beaucoup aimé ce film pour la beauté de ses plans, l’intelligence du cadre et du rythme. Son autre point fort tient dans l’ambiguïté concernant les visions de Curtis, et dans la liberté qu’elle donne au spectateur. Je suis un peu plus réservé sur la fin du film, qui…
Ah non, chuut !
Ok. Ah oui, j’oubliais : le couple d’acteurs principaux est très bon (Jessica Chastain et Michael Shannon, qu’on a pu déjà remarquer notamment dans Noces rebelles et la série Boardwalk Empire)